Situé au carrefour de Las Palmas sur le boulevard Latrille à Cocody Les Deux-Plateaux, le jeune artiste peintre Honorus fascine avec ses portraits.

Alors que certains avancent sans éclat, d'autres comme Honorus illuminent leur chemin. Ce dernier fait partie des «self-made men», ayant su se faire connaître grâce à son dévouement. N’Dri Yao Honoré de son vrai nom, ce portraitiste de 27 ans semble destiné à un avenir prometteur. Marié depuis près d’un an et père d’une fille, cet ancien élève du Lycée municipal de Marcory est originaire de Djébonoua, situé à 15 km de Bouaké. Après avoir interrompu ses études secondaires en classe de troisième en 1998, cet habitant de Marcory a trouvé un chemin alternatif loin des contraintes scolaires. C’est par hasard qu’Honorus s’est tourné vers la peinture. Après avoir quitté l'école, son père l'a affecté à la gestion du magasin familial, en attendant de lui trouver une carrière. C’est dans cet environnement qu'il découvre une inspiration tranquille, propice à la créativité. Honorus commence alors à revêtir la tenue de peintre, révélant une inspiration exceptionnelle qu'il est déterminé à cultiver. Le véritable déclic survient lorsque son ami Gnaoré Erick lui offre un livre intitulé «Comment peindre les paysages ?». Honorus est immédiatement conquis par l’art et décide d'acquérir d’autres outils de formation artistique. «Je m’ennuyais beaucoup au magasin et j’ai préféré me divertir en reproduisant les dessins contenus dans les livres d’art», explique-t-il. Ainsi débute une auto-formation qui fera de lui l’artiste qu'il est aujourd’hui. Toujours attentif à tout ce qui touche à l’art, le fils de N’Dri Yao N. Alfred trouve son inspiration partout et en tout temps. Avec un simple crayon, du fusain, du pastel, de l’oxyde ou de la sanguine, il immortalise les visages. Les résultats sont impressionnants et suscitent de nombreux commentaires. Le grand talent de cet artiste confirme l'avis de Traoré F. Penatcha, un client et admirateur, peintre et ancien élève de l'école nationale des Beaux-arts, qui considère Honorus comme «très bon et très fin dans son travail». Étonné que le portraitiste talentueux n'ait jamais fréquenté une école d'art, Traoré reflète l’opinion générale. Depuis six ans qu’il pratique cet art, Honorus affirme n’avoir jamais rencontré de difficulté insurmontable, à l’exception de l'acquisition du matériel de travail, qui reste un défi. Après avoir commencé à Treichville (gare de Bassam), il a trouvé un second lieu de travail au carrefour Las Palmas à Cocody Les Deux-Plateaux (Aghien) pour se rapprocher de sa clientèle. Sur le boulevard Latrille, ses portraits exposés en plein air attirent les regards et l’admiration des passants. Bien que Honorus ait réussi à impressionner Salomon Kalou, footballeur international ivoirien venu acheter son portrait, il reconnaît que les clients ont du mal à payer un tableau à sa juste valeur. «Les gens ne s’intéressent pas à l’art ici. Et lorsque l’on fixe les prix, il faut négocier et souvent brader le produit», se désole-t-il. Chez lui, les tableaux sont toujours bien encadrés et les prix sont déterminés en fonction du format du portrait. «En général, ils varient entre 25.000 FCfa et 300.000 FCfa», précise-t-il. Il indique également avoir participé à des expositions au Palais de la culture de Treichville en 2006-2007 et à la case des arts de Cocody en 2008, ce qui a renforcé sa détermination à continuer à progresser. Pour l’avenir, Honorus envisage de participer à de grands salons nationaux et internationaux d’art pour stimuler son inspiration et rencontrer d’autres talents. Il encourage ceux qui souhaitent embrasser cet art, bien qu'il admette que c'est un milieu très controversé. «Les anciens qui ont réussi ne soutiennent pas les jeunes. Ils préfèrent les étouffer», dénonce-t-il. Cette année, il n'a pas pu participer au Salon international des arts d’Ouagadougou (Siao) en raison de contraintes de temps, mais il reste optimiste. «Ce n’est que partie remise», conclut-il avec espoir.

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Stéphane Assamoi (Stagiaire) Légende : Le portraitiste Honorus au travail sur l'une de ses œuvres, capturant l'essence des visages avec une maîtrise impressionnante des techniques artistiques. Le jeune artiste, autodidacte, continue de se faire un nom sur la scène artistique locale tout en aspirant à des horizons internationaux. D’ailleurs, Honorus a récemment commencé à expérimenter avec des techniques mixtes, combinant la peinture traditionnelle avec des éléments modernes pour créer des œuvres encore plus captivantes. Sa capacité à évoluer avec les tendances artistiques tout en conservant une touche personnelle unique fait de lui un artiste à suivre dans les années à venir. Sa persévérance et sa passion pour l’art lui permettent de surmonter les obstacles et de continuer à inspirer de nombreux jeunes artistes en devenir.